Lion de l'Atlas : Tout savoir

Aujourd'hui nous abordons le fameux lion de l'Atlas aussi appelé lion de barbarie qui faisait partie de la population Panthera leo leo d'Afrique du Nord, à ce jour il a disparu de la région. Initialement apparue au sein des régions côtières de Barbarie du Maghreb, cette population s'est vue décimée suite à l'extension des armes ainsi que des primes pour abattre les lions.

Suite à un contrôle complet des registres de chasses et d'observation, il est révélé que certains groupes de faible densité ont survécu en Algérie jusqu'aux années soixante et au Maroc, jusque vers 1965.

Jusqu'en 2017, le lion de Barbarie était assimilé à une sous-espèce de lion distincte. Toutefois, des analyses morphologiques et génétiques montrent que le lion de Barbarie ne présente pas de différence flagrante avec les échantillons récupérés en Afrique de l'Ouest ainsi que du Nord. Le lion de l'atlas appartient alors au même groupe phylogéographique que le lion asiatique.

Le lion de Barbarie a connu plusieurs dénominations telles que "lion berbère", "lion d'Afrique du Nord", "lion d'Atlas" ainsi que "lion d'Egypte".

Désormais, il n'existe plus de projet de lion de l'atlas. Cinq félidés avaient été déterminés comme ayant assez d'ADN de barbarie afin de sauver cette espèce menacée d'extinction. La seule lionne était Sarabi qui est décédée d'un cancer en 2007, de plus il est peu probable que les quatre mâles soient encore en vie.

1 ) Les Caractéristiques Primaires

D'après les mâles empaillés dans les collections zoologiques, la longueur de la tête jusqu'à la queue varie de 2,35 à 2,8 mètres, concernant les femelles on atteint une longueur maximale de 2,5 mètres environ. La couleur des spécimens zoologiques du lion de l'atlas part du fauve clair au fauve foncé. Concernant la crinière, dans certains cas elle s'étendait au-dessus de l'épaule ainsi que sous le ventre et allant jusqu'aux coudes. On mesure le poil de la crinière de 8 à 22 cm de long.

Le lion de l'Atlas aurait été le plus gros lion selon certaines histoires de chasse du XIXe siècle, donnant un poids de mâle allant de 270 à 300 kg. Cependant, ces données ne sont pas nécessairement exactes car les lions captifs étaient significativement plus petits, toutefois cela pourrait s'expliquer par des conditions de détention médiocres les empêchant de se développer à plein potentiel.

La variation de la crinière à longtemps été prise en compte comme une caractéristique morphologique permettant d'accorder un statut de sous-espèce aux populations de lions.

Pourtant, le développement de la crinière diffère en fonction de l'âge et de la région, ce n'est donc pas un critère suffisant pour une identification de sous espèce. La taille de la crinière n'est pas estimée comme la preuve des origines des lions de Barbarie.

Afin de se baser sur des faits concrets, les résultats de la recherche sur l'ADN mitochondrial appuient la distinction génétique des lions de Barbarie dans un haplotype unique que l'on trouve dans les spécimens de musée et que l'on croit être de descendance de lion de Barbarie. La présence de cet haplotype est considérée comme un marqueur moléculaire fiable pour identifier les lions de Barbarie captifs.

Il est tangible que les lions de Barbarie aient développé une crinière à poil long, en raison des températures faibles dans les montagnes de l'Atlas en comparaison aux autres régions africaines, particulièrement en hiver.

2 ) Les Habitats antérieurs

Certains vieux récits témoignent qu'en Egypte, les lions étaient omniprésent dans la péninsule du Sinaï, le long du Nil, au sein des déserts de l'Est et de l'Ouest, dans la région de Wadi El Natrun et sur la côte maritime de la Méditerranée. Différentes observations historiques ainsi que des registres de chasse du XIX ainsi que du XXe siècle démontrent que les lions ont occupés les pays de l'Atlas, de la Tunisie au Maroc.

En Algérie, le lion de Barbarie apparaît dans les collines et les montagnes boisées entre le Pic de Taza à l'est, l’ouest de Ouarsenis et la plaine du Fleuve nord du Celif. Dans les années 1830, les lions avaient probablement été éliminés près des établissements côtiers et humains. Au milieu du XIXe siècle, le nombre de lions avait été considérablement réduit car des primes étaient attribués lors de meurtres. Jusqu'en 1884 environ, les forêts de cèdres de Chelia et des montagnes environnantes abritaient encore les lions, disparus dans la région de Bône en 1890, les régions de Khroumire et Souk Ahras en 1891 et la province de Batna en 1893. Le dernier lion observé en Algérie remonte à 1956 et se situe à Beni Ourtilane.

Au Maroc, la dernière chasse au lion de l'atlas s'est déroulée en 1942 près de Tizi n'Tichka, dans les montagnes de l'Atlas. Une petite population restante peut avoir survécu dans des zones de montagne isolées jusqu'au début des années 1960.

3) L'Histoire Taxonomique

En 1758, Carl Linnaeus proposait le nom scientifique "Felis leo" afin de désigner un spécimen de lion de Constantine en Algérie. Suite à cette description, certains spécimens de ce mammifère d'Afrique du Nord ont été décrits et énoncés comme sous-espèces au sein du 19e siècle :

Felis Leo Barbaricus exposé par le zoologiste autrichien Johann Nepomuk Meyer en 1826 était une peau de lion de la côte des Barbaresques.

Felis leo nubicus dépeint par Henri Marie Ducrotay de Blainville en 1843 était un lion mâle de Nubie envoyé par Antoine Clot du Caire à Paris et décédé au sein de la ménagerie du Jardin des Plantes en 1841.

Au XXème siècle, de nombreux débats ainsi que de polémiques sur la classification des lions et la validité des sous-espèces ont eux lieux :

En 1939, Glover Morrill Allen évaluait F. l. barbaricus et nubicus comme synonyme de F. l. l. leo.

Reginald Innes Pocock hiérarchisait le lion au genre Panthera, quand il écrivit sur le lion d'Asie.

En 1951, John Ellerman et Terence Morrison-Scott ont admis deux sous-espèces de lion seulement, dans le royaume paléarctique, à savoir le lion d'Afrique Panthera leo leo leo et le lion d'Asie P. l. persica.

Toutefois, divers auteurs jugent P. l. nubicus comme une sous-espèce confirmé et synonyme de P. l. massaica.

En 2005, P. l. barbarica, nubica et somaliensis ont été associés sous P. l. leo.

En 2016, les recenseurs de la liste rouge de l'UICN ont adopté P. l. leo pour toutes les populations de lions en Afrique.

En 2017, le groupe de travail sur la classification des chats du groupe de spécialistes des chats a regroupé les populations de lions d'Afrique du Nord, de l'Ouest, d'Afrique centrale et d'Asie à P. l. leo.

Recherche génétique

En 2006, les résultats concernant une analyse phylogéographique usant des échantillons de lion africain ainsi que d'Asie ont été dévoilés. Une vertèbre du musée d'histoire naturelle en France était l'un des échantillons, cette vertèbre provenant de la partie nubienne du Soudan. Concernant l'ADN mitochondrial, ces échantillons correspondent aux échantillons de crâne de lion en provenance de la République du centre Afrique, de l'Éthiopie ainsi que de la partie nord de la République démocratique du Congo.

Malgré le fait que ce prédateur de Barbarie soit différent morphologiquement, sa génétique unique reste discutable. Au sein d'une étude complète concernant l'évolution des lions, 357 échantillons de lions à la fois sauvages et captifs d'Inde et d'Afrique ont été analysés. L'hypothèse que ce groupe se soit développé au sein de l'Afrique de l'Est a été vérifié, et qu'il y a approximativement 118 000 ans, ce groupe a voyagé au nord et à l'ouest lors de la première vague de développement du lion.

Dès lors, il s'est divisé en Afrique, ensuite en Asie occidentale. Les lions d'Afrique constituent possiblement une seule population qui s'est croisée au cours de plusieurs vagues de migration depuis le Pléistocène tardif.

4) La vie en Captivité

Ces fauves étaient maintenus au sein de la ménagerie de la Tour de Londres au Moyen Âge étaient des lions de l'Atlas, les tests ADN réalisés sur deux crânes conservés avec soin en témoignent.

Est-il possible que les lions de Barbarie soient toujours présents en captivité ?

Le Zoo de Rabat au Maroc prétendrait posséder 35 lions de Barbarie de race pure. En effet, les lions viennent d’une collection conservée depuis plus d’un siècle par des sultans ainsi que les rois du pays. Ces lions présents dans le jardin zoologique de Rabat affichaient des caractéristiques considérées comme typiques du lion de Barbarie.

L’idéal serait d’effectuer des tests génétiques de ces chats « royaux », cependant cela nécessite des moyens financiers et du matériel adéquat.

Dans tous les cas, peu importe que les lions soient de nature royale ou non, de nombreux efforts sont effectués afin de préserver leur diversité génétique et d’éviter la consanguinité. Un élevage qui est contrôle via un livre permettra de garder la population des lions en bonne santé. Durant ces deux dernières années deux nouveaux lionceaux sont nés afin de rétablir une dynamique.

Arrivé en mars 2010, deux lionceaux ont été déplacés au zoo du Texas à Victoria, le programme WildLink International a été mis en place afin de d'assurer la survie des lions de l'Atlas.

Une lionne de barbarie a été envoyé au parc animalier de Port Lympne en 2011 afin de se rapprocher d'un mâle.

Le parc "Living Treasures Wild Animal Park" à New Castle, en Pennsylvanie, affirme conserver deux lions de Barbarie au sein d'une collection du parc. Le Zoo des Sables d'Olonne en France, conserverait aussi un lion de l'Atlas mâle et femelle.

5) Le Comportement et l'écologie

Les lions de l'atlas ont commencé à devenir rare au début du XXe siècle, c'est à ce moment qu'on pouvait les voir en petits groupes familiaux ou en couple. Malgré les différentes persécutions, les lions vivaient en groupe et particulièrement dans l'est du Maghreb.

À partir du moment où les gazelles et les cerfs sont devenus rares au sein des montagnes de l'Atlas, les lions s'attaquaient aux animaux d'élevage, ainsi qu'aux sangliers et aux cerfs rouges.

Les prédateurs sympatriques de cette région comptaient le léopard d'Afrique et l'ours de l'Atlas.

6) Quand le lion de Barbarie s'est-il vraiment éteint ?

D'Après les livres d’histoire, le dernier lion de Barbarie sauvage a été tué en 1922 par un chasseur colonial français au Maroc. Cependant, en fouillant plus profondément dans cette histoire, certains chapitres ont pu être oubliés.

Du fait de leur réputation incroyable, les lions ont combattu de grands gladiateurs au sein du Colisée romain. De plus, ils ont été affichés dans des parcs et des zoos européens en vivant rapidement dans la tour de Londres. Toutes ces actions ont eu évidemment des répercussions terribles, des Romains ont tués des milliers de lions. L’empire arabe qui est arrivé par la suite a confiné les animaux dans des petits territoires. Plus aucun lion de l’atlas n’a été vu entre 1901 et 1910. Ainsi dans les années 1920 ceux-ci étaient supposés disparus par les scientifiques occidentaux.

Mais étaient-ils réellement éteints ? Une étude publiée montre que les lions de Barbarie auraient pu être restés en vie au sein des régions sauvages d’Algérie et du Maros en se cachant des regards humains durant de nombreuses années et peut être jusqu’en 1965. Simon Black ainsi que David Roberts de l’institut Durrell ont récolté des donnés de témoignages en tous genres. Par exemple, ils auraient trouvé des dizaines de personnes qui auraient vu des lions après 1922. D’autres personnes âgées racontent qu’ils auraient vu des lions durant leur enfance ou par des récits de leurs proches.

À l’aide de ces différentes observations, les scientifiques ont alors pu tirer des conclusions plus réalistes sur la disparition de ces lions. Cette tâche s’avère compliquée puisque l’extinction d’une espèce n’est jamais ou très rarement observée. À partir de différentes méthodologies, Black ainsi que ses co-auteurs ont calculé que le lion de Barbarie s’est probablement éteint au Maroc en 1948 et en Algérie en 1958.

Attention toutefois, il s’agit de probabilité, il est donc possible que la date de disparition soit antérieure ou plus tardive. De plus, les statistiques ne considèrent pas le comportement humain.

La date d’extinction du lion de Barbarie s’avère très importante pour la conservation du reste des lions d’Afrique. En effet, les lions de nos jours se trouvent aussi en danger, et cela pourrait les mener au même sort que les lions de l’atlas au milieu de leur milieu naturel.

7) Son Importance culturelle

En effet, ce carnivore apparaît de manière fréquente au sein de l’art de la littérature de l’Égypte ancienne.

Par exemple les statues ainsi que les statuettes de lions trouvées au sein de Hiérakonpolis et à Koptos en Haute-Égypte datent du début de la période dynastique. Au sein de l’Égypte ancienne, la divinité avec une tête de lion Sekhmet était vénérée telle une protectrice du pays.

Elle était la représentation du pouvoir destructeur mais aussi comme la protectrice face à la famine et la maladie. Divers artefacts lions ont été retrouvés au sein des tombes des îles égéennes de Crète, Paros, Eubée, Chios et Rhodes. En 2001, un lion momifié a été trouvé au sein de la tombe de Maia, dans une nécropole consacrée à Toutankhamon à Saqqarah. Celui-ci avait des signes de malnutrition et avait surement vécu en captivité durant plusieurs années.

En Afrique du Nord romaine, les lions étaient souvent capturés par des chasseurs affins d’être utilisés pour des spectacles de venatio.

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 L'équipe Tanière Du Lion