Le Lion Des Flandres !
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1) Statut de la Flandre
La Communauté flamande (ainsi que la région flamande, les deux institutions ayant fusionné en une seule) a des compétences sur les provinces flamandes et sur Bruxelles.
Le conseil flamand ainsi que le gouvernement de la communauté flamande appliquent le pouvoir législatif de la communauté flamande. Le conseil flamand est constitué des 118 conseillers élus dans la Région Flamande ainsi que de six membres néerlandophones élus au conseil de la région de Bruxelles-Capitale. Il est impossible de voter les décrets de la région flamande par les six conseillers de la région Bruxelles-Capitale.
Dix membres du Conseil de la Région flamande sont délégués au Sénat.
Le Conseil flamand vote les décrets : les lois communautaires et régionales flamandes.
Le gouvernement de la communauté flamande exerce le pouvoir exécutif et est composé de dix ministres au maximum et d'un ministre-président. Au moins un des ministres doit résider dans la Région de Bruxelles-Capitale. Le(s) ministre(s) bruxellois, membre(s) du Gouvernement de la Communauté flamande, ne peuvent pas se prononcer sur les décisions attribuées à la Région flamande.
2) Drapeau de la Flandre
Le drapeau de la Flandre qui est appelé Vlaamse Leeuw ("Lion flamand") ou leeuwenvlag ("drapeau du Lion"), est le drapeau de la communauté flamande ainsi que de la région flamande en Belgique.
Le drapeau a été officiellement adopté par le Conseil culturel de la Communauté culturelle néerlandaise (Cultuurraad voor de Nederlandse Cultuurgemeenschap) en 1973, puis, en 1985, par son successeur, le Parlement flamand. En 1990, le blason a également été adopté comme symbole officiel.
Le drapeau de la Flandre est décrit comme étant d'or, un lion rampant armé et lampassé de gueules.
3) Drapeau non officiel de la Flandre avec un lion entièrement noir
Drapeau flamand non officiel, tel que vendu par le VVB - Image d'Ivan Sache, 30 mars 2004
Le drapeau de la Flandre doté d'un lion complètement noir est perçu comme anti-belge. Cela indique de l'utilisateur du drapeau est en faveur d'une Flandre libre, indépendante ou autonome. L'utilisation de ce drapeau n'équivaut pas à être un extrémiste de droite, bien que les gens de droite l'utilisent systématiquement.
Ivan Mertens, coordinateur du Vlaanderen Vlagt (VV), l'organisme bénévole connu sous le nom de "frénétique agitation du drapeau lors des épreuves cyclistes", a utilisé les arguments suivants (rapportés dans le journal de qualité flamand De Standaard du samedi 12 / dimanche 13 avril 2003) :
- Nous souhaitons mettre la Flandre sur la carte de manière positive
- Le lion flamand [complètement noir] n'appartient pas au Vlaams Blok, tout comme le tricolore français n'appartient pas au Front National de Le Pen.
- Même si la plupart des gens du VV sont à droite, quelques-uns viennent de la gauche.
En 2007, plus de 10 000 drapeaux ont été vendus, représentant 100 000 euros, dont la moitié a été collectée par les bénévoles du VV et l'autre moitié par des sponsors.
La VV utilise maintenant souvent un drapeau vertical montrant le lion non officiel au-dessus du lion officiel, le fait important étant qu'aucun choix n'est fait.
Le lion flamand complétement noir était utilisé bien avant que le Vlaams Blok n'existe. L'influent Vlaamse Tooeristenbond / Vlaamse Automobilistenbond (Association touristique flamande / Association automobile flamande) a par exemple expressément choisi cette version du drapeau au lieu de la version traditionnelle.
Il existe différentes interprétations artistiques du lion, puisque pendant des années, le Davidsfonds, une organisation culturelle catholique flamande, a proposé à la fois un dessin traditionnel, de Joe English, un artiste flamand d'origine irlandaise (1882-1918) et un nom vénéré dans l'iconographie flamande émancipatrice, et un dessin très moderne d'Arno Brys. Dans les deux cas, le drapeau est représenté soit par un lion noir, soit par un lion noir et rouge.
4) Drapeau non officiel de la Flandre avec le logo officiel
Drapeau flamand non officiel - Image par Ivan Sache & Filip van Laenen, 29 novembre 2008
Une variante du drapeau flamand, qui ne devrait pas exister, montre le lion officiel fabriqué uniquement pour les documents imprimés et connexes.
Un tel drapeau a été proposé sur le site d'enchères local Hebbes en août 2006, comme "montrant le lion belge" (sic). Les dimensions du drapeau ont été données comme étant 88 cm x 150 cm.
5) Contexte juridique
La loi du 6 juillet 1973 prescrit le drapeau, l'hymne et le jour de la Communauté culturelle néerlandaise.
La loi du 11 juillet 1985 comprend une image officielle du drapeau de la Communauté flamande (remplaçant la Communauté culturelle néerlandaise) en couleur (non publiée dans le journal officiel belge) et en noir et blanc (publiée dans le journal officiel belge). Les proportions du drapeau sont fixées à 2:3.
La loi du 13 avril 1988 prescrit le drapeau, les armoiries (telles qu'elles figurent sur le sceau de la Communauté culturelle néerlandaise), l'hymne et le jour de la Communauté flamande.
La loi du 7 novembre 1990 prescrit les mêmes symboles, à l'exception des armes, qui sont "d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules".
Il n'existe pas de loi sur l'utilisation du drapeau, tout le monde peut donc l'utiliser.
6) Variantes
Drapeau officiel de la Région flamande | |
Une variante du drapeau est également utilisée par le Mouvement flamand. Cette variante, sans griffes rouges, est également souvent utilisée. Elle est connue sous le nom de strijdvlag ("drapeau de bataille"). | |
Drapeau du département du Nord de la France, dont une partie (à savoir la Flandre française) faisait historiquement partie du comté de Flandre. | |
Drapeau du comté de Flandre (862 - 1795) |
7) Origine du lion flamand
La devise Vlaenderen die Leu (La Flandre le lion) était selon Eug. Sanders présents sur les armes de Pieter de Coninck lors de la bataille des Éperons d'or le 11 juillet 1302 près du Groeningekouter.
Environ trois cents nobles crièrent aussi lorsqu'ils virent, après avoir combattu dans les rangs français, que les chances tournaient en faveur des Flamands. Dans le Spiegel Historiael, Louis van Velthem fait également référence au lion dans une chanson décrivant la bataille de Blangys-Guinegatte, en août 1472. Plus tard, Hendrik Conscience a utilisé cette devise dans son Lion de Flandre.
La première tentative connue d'établir les origines du lion de Flandre vient de Jean le Long, plus connu sous le nom d'Iperius, abbé et historien de l'abbaye Saint-Bertinus de Saint-Omer (aujourd'hui dans le nord de la France). D'après son récit, dès le premier comte, les comtes de Flandre ont utilisé des armes appelées Oude Vlaenderen (Vieille Flandre). Toutefois, durant la croisade de 1177, le comte de Flandre Philippe d'Alsace, a courageusement gagné un lion noir sur un champ d'or d'un monarque mahométan dans un combat contre les Sarrasins. À son retour, Philippe lâche les Oude Vlaenderen et adopte "d'or un lion rampant de sable" comme armes. Depuis ce moment-là, tous les comtes de Flandre ont utilisé ces armes.
Le Dr. E. Warlop a remarqué que le lion apparaît pour la première fois sur un sceau de Philippe d'Alsace en 1162, soit quinze ans avant "l'acquisition" du lion en Terre Sainte. L'histoire d'Iperius date de la seconde moitié du 14ème siècle - deux siècles après les faits - et peut donc ne pas être exacte. De plus, il n'existe aucune preuve scientifique que les Oude Vlaenderen aient jamais été utilisées par l'un des premiers comtes de Flandre. Toutes les descriptions et les représentations connues de cette région datent d'après l'histoire d'Iperius. Warlop a conclu que les descriptions trouvaient leur origine dans l'histoire, qui, il est vrai, a été inventée pour des raisons pratiques.
Quatre ans plus tôt que le sceau de Philippe, un contre-sceau de Guillaume d'Ypres datant de 1158, montre un lion passant, marchant vers la droite. Guillaume a peut-être hérité de ces armes de comtes précédents, ou peut-être les a-t-il rapportées d'Angleterre, où il était resté pendant vingt ans à la tête de troupes de mercenaires au service du roi. Peut-être Philippe a-t-il choisi ces armes parce qu'il était le fils de Sybille d'Anjou, sœur de Geoffrey Plantagenêt, qui utilisait des armes montrant deux lionnes rampantes (en marchant vers la gauche). Il aurait également pu choisir ces armes en raison de son séjour en Angleterre, où il avait été sous la protection du roi d'Angleterre, Henri II Plantagenêt, alors que ses parents étaient en croisade. Henri utilisa des armes avec des lions de passage.
Au XIIe siècle, le lion passant, en fait un descendant du dragon, est devenu le symbole du paganisme et de la rébellion contre l'Église. Le lion passant à son tour devint le symbole des chevaliers chrétiens. Cela rend plausible le fait que Philippe d'Alsace, qui s'est rendu deux fois en Terre Sainte, ait utilisé ce symbole.
Une deuxième raison pourrait être que Thierry et Philippe d'Alsace ont tous deux voulu reprendre l'héritage de Guillaume d'Ypres contre son fils illégal mais légitimé. Pour prévenir le danger d'usurpation, les bras de Guillaume ne furent pas repris littéralement : le lion passant devint un lion rampant.
Enfin, les armes pouvaient également être reprises d'après Geoffrey Plantagenet, en tant que symbole du chevalier chrétien. Mais un lion rampant s'adapte mieux à un bouclier triangulaire.
On peut donc en conclure que l'histoire de l'"acquisition" du lion lors d'une lutte contre les Sarrasins a pu être inventée, pour dissimuler une vérité pas si belle que ça.